Pathognomonique, ce n’est pas un gros mot (encore que comme insulte ça sonne bien). C’est un adjectif qui qualifie un symptôme ou un signe clinique qui est spécifique à une seule pathologie ou à un seul trouble.
Pourquoi ai-je décidé de vous en parler ?
Les caractéristiques de l’autisme ne sont pas pathognomoniques
Bien souvent, quand une personne autiste commence à décrire ce qui la rend autiste, il arrive souvent qu’on lui réponde : « Mais moi aussi j’ai ça ! » à propos de telle ou telle caractéristique. (« Moi aussi j’ai de l’anxiété sociale ! » « Moi aussi je suis très sensible aux odeurs » …)
Et malheureusement, que ce soit volontaire ou non, cette réaction a souvent à minimiser voire à remettre en question le diagnostic et l’expérience de la personne autiste… ce qui n’est pas OK !
Car en réalité, il est tout à fait normal de trouver des points communs entre le fonctionnement d’une personne autiste
et celui d’une personne non-autiste. Et ça, c’est notamment parce que les caractéristiques de l’autisme ne sont pas pathognomoniques = elles ne sont pas spécifiques qu’à l’autisme.
Qu’est-ce qui rend une personne autiste… autiste ?
Ce qui nous rend autiste, c’est tout un ensemble d’altérations de notre fonctionnement par rapport à la norme. On les classe en deux pôles, c’est la “dyade autistique” (on aura l’occasion d’en reparler). Mais c’est aussi la fréquence, l’intensité et les difficultés que ces altérations engendrent.
C’est aussi pour cela que le processus diagnostique de l’autisme est différentiel : ce n’est qu’une fois qu’on a exclut tout le reste (anxiété, trouble de la personnalité borderline…) et qu’il ne reste que l’autisme pour expliquer le fonctionnement de la personne et ses difficultés qu’on en déduit qu’elle est autiste.
Pour les personnes non-autistes : comment bien réagir lorsqu’une personne autiste vous parle de son fonctionnement ?
La prochaine fois que quelqu’un vous fait part des caractéristiques de autisme, au lieu de répondre « Ah mais moi aussi j’ai ça ! » , cherchez plutôt des solutions ensemble ! 😉
Bon, par contre, si vous vous apercevez que vous avez beaucoup beaucoup BEAUCOUP de fonctionnements communs avec la personne autiste, j’ai une nouvelle pour vous…
Vous êtes peut-être autiste ! 😀
Pour les personnes autistes : comment réagir lorsqu’une personne se trouve des points communs à votre fonctionnement autiste ?
Si la personne vient de minimiser votre expérience et votre diagnostic, mais qu’elle vous semble réceptive, et si et seulement si vous avez la patience d’expliquer pourquoi cette réaction est préjudiciable, faites-le ❤️
Vous pouvez aussi traiter la personne d’ “espèce de pathognomonique” et partir en courant (non, en vrai, ne faites pas ça ! xD).
Enfin, si la personne commence à vous expliquer son fonctionnement et qu’elle a toutes les caractéristiques de l’autisme… soyez sympa et passez-lui le contact du·de la psy qui vous a diagnostiqué·e ! 😉
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